Histoire
A son origine St Pierre de Bœuf s’appelle Ager Bocius ou Villa Bocius ; Bocius vient du nom celtique Boscum qui signifie bois ou forêt .Au X ème siècle on écrit St Pierre de Bocio (« Sancti Petri de Bocio »), aux XIII et XV ème siècle St Pierre de Buectz. Buectz qui est devenu Beus, prononciation patoise de « bois ».
Le langage courant au village était le franco-provençal. L'appellation celte boscum (bois) était (bosc) ou (bos) en franco-provençal, mais (bos) en latin signifie (bœuf).
Avant le XVI ème siècle les actes administratifs étaient écris en latin, on trouve pour le village l'appellation Sanctus Pétrus de Bové.Sous François 1er le "françois" (langue d'oïl) remplaça le latin d’où la traduction Saint Pierre de Bœuf.Par fidélité à son origine celtique, les habitants de St Pierre de Bœuf seront dénommés les pétribociens : pétri (pierre) bocien (Boscum : bois)
Légende de Saint Pierre de Boeuf
Il était une fois, en l'an 1570, à Condrieu, un épouvantable ouragan qui s'abat sur le village, renversant tout sur son passage. Le ruisseau d'Albuet (aujourd'hui d'Arbuel) fut changé en torrent et la ville fut entièrement inondée. Presque toutes les personnes qui étaient dehors périrent.
Le nommé Jean Cellard, sa femme et son fils, assis sur leur charrette, furent emportés par les flots. L'enfant fut projeté sur le cou de son bœuf qui lui offrit un crampon de sûreté avec ses cornes. Cette affreuse tempête, survenue si promptement, se calma de même.
Le bœuf pris par les eaux du Rhône nagea très longtemps. Il gagna la terre ferme dans un hameau non loin du fleuve où les habitants lui prodiguèrent, ainsi qu'à l'enfant, les soins nécessaires. Quand le petit Pierre se vit en sureté, il pleura ses bons parents et raconta avec naïveté que sa mère lui ayant dit que Saint Pierre avait marché sur l'eau, dans son danger,
il avait prié d'y soutenir le bœuf, et que,sans les cornes de l'animal et sans la protection de son bienheureux patron, qu'il avait invoqué, il se serait assurément noyé.
On rendit donc grâce au saint, et on accabla l'enfant de soins. Le lendemain, un émissaire envoyé à Condrieu, retrouva la mère qui, n'ayant plus aucune attache dans ce village, partit rejoindre son fils.
Huit ans plus tard, Pierre été devenu maréchal-ferrant. Sur la porte de sa maison, il fit placer un St Pierre et un bœuf en bois grossièrement sculptés. Ses clients appelèrent sa boutique celle de St Pierre de Bœuf, et le hameau devenu village, a, depuis cette époque, porté le nom avec honneur.
Les Armoireries du village
C'est en 1979 que la commune se dote de ses armoiries dont voici la signification:La partie sang et or avec le dauphin fait référence à l'appartenance historique du village au Royaume : armoiries du Comté du Forez. la partie or et sable (noir) avec l'ancre fait référence à l'attachement du village au fleuve Rhône.
Histoire du textile à St Pierre de Boeuf
Lyon était autrefois la capitale de la soie. Dans la vallée rhodanienne, St Pierre fut une étape puisque le textile fut une des premières industrie du village. Elle est représentée par la filature des cocons et le tissage des étoffes de soie. Ce sont les deux principales activités existant à St Pierre de Bœuf.
Dès 1835, il existe une grande filature de soie située dans la partie basse du village. En 1856, on y trouve un tissage. En 1891, il existe une fabrique de velours. D'après le nombre de fabriques, on pourrait croire que l'industrie textile est une activité négligeable. Et pourtant, il n'en est rien.
En 1851, 1872, 1881, l'activité textile occupe respectivement 17%, 35%, 34% de la population active. En 1852, 300 métiers de tissage à soie existent à St Pierre de Bœuf. Ils fonctionnent pour la Fabrique Lyonnaise.
Les insurections des Canuts Lyonnais de 1831 à 1834 ont prouvé aux fabricants que "la concentration des métiers dans une ville est un danger pour leur liberté et une cause d'insécurité".
Au cours du XIX ème siècle, les ateliers de tissage du village utilisent la force motrice de la vapeur avec le charbon en provenance de St Etienne et acheminer sur le village par voie fluviale et plus tard par chemin de fer. A partir de 1905, St Pierre de Bœuf connaît l'industrialisation textile avec la construction d'une usine moderne construite par une firme suisse (Baumann Ainéen &cie) employant, avant la première guerre mondiale, 400 personnes. L'épopée industrielle durera jusqu"en 2001 et s'acheva par une liquidation totale et une démolition des bâtiments en 2013.
Histoire des Mariniers
L'histoire de la Commune a toujours été liée à celle du Rhône. Ce fleuve parfois impétueux, a toujours eu une place importante.Autrefois, le lit du Rhône passait juste en bas du village, et il y avait même un port.
Les habitants de St Pierre étaient des mariniers mais surtout des pêcheurs. D'ailleurs plusieurs familles du village ne vivaient que grâce au produit de la pêche.
A cette époque, les gens utilisaient des filets, le carré : filet plat en forme de carré dont les coins étaient reliés à un bâton par une ficelle; le verveux : filet en forme d'entonnoir; ou encore le cavio : grande ficelle comportant des hameçons et lestée avec des cailloux.
Ces ficelles pouvaient être d'une longueur impressionnante. Il existe encore quelques traces de ce passé. Si vous avez l'occasion de flâner le long du chemin de halage, vous verrez peut-être ci ou là un anneau d'amarrage ou une "poupée".
L'arbre de la Liberté
Situé au bord du chemin de halage, un immense platane surplombe les jeux de boules : C'est l'arbre de la Liberté.Il a été planté à l'abdication de Louis Philippe en 1848 pour fêter la seconde République. On raconte qu'au pied de ce platane deux bouteilles ont été enterrées : l'une contenant du vin,l'autre contenant un message pour les générations futures.On suppose qu'à l'heure actuelle ces deux bouteilles doivent être détruites par les racines de l'arbre, mais allez savoir…
Jules Janin
Jules JANIN est né à St Etienne le 16 février 1804. Ecrivain, poète, critique littéraire réputé, lié avec les grands esprits de son temps : Victor HUGO, Léon DAUDET (fils d'Alphonse)… Il était membre de l'Académie Française et rédacteur en chef au "Journal des débats".
Les Janin partageaient leurs activités entre Lyon, où ils assumaient des charges officielles importantes, et leurs nombreuses propriétés à St Pierre de Bœuf et dans le Pilat. Ils avaient privilège de sépulture dans l'église de St Pierre. Par voie de succession, Jules JANIN devint propriétaire d'une des maisons de la rue du milieu et jouxtant celle de son oncle médecin (actuel Foyer Municipal).
La Chapelle de Chezenas
Construite en 1705 pour la famille du Baron Bellet de St Trivier,elle fut donnée en copropriété aux habitants de Chézenas le 3 septembre 1807.
De style roman, elle est trapue et massive. A l'intérieur se trouveun St Vincent, patron des vignerons. L'autel est dominé par unecroix processionnelle du 18ème siècle. La Chapelle de Chézenas fut restaurée en 1988.
A l'heure actuelle, l'association "Les Hameaux de Chézenas" est chargée de sa restauration, de son embellissement et de sa gestioncar certains enfants y sont encore baptisés.
Les églises de Saint Pierre de Boeuf
La première église de St Pierre de Bœuf fut érigée vers l'an 750, c'est l'ancienne chapelle située rue du milieu. Elle était dédiée à l'apôtre St Pierre. A cette époque, la paroisse prenait généralement le nom du St Patron de l'église.
L'église actuelle, située sur la place en face de la mairie, a été construite sur l'emplacement de l'église du Prieuré dédié à St Martin qui fut édifiée en l'an mille de style romane elle avait la forme d'une croix grecque. Au XVIIème siècle suite au départ des moines elle devient église paroissiale. Elle fut rasée en 1863 car elle risquait de s'effondrer.
Les travaux de construction de l'église actuelle ont débuté le 2 février 1863 et son inauguration eu lieu en juillet 1864, mais les travaux se poursuivirent jusqu'en 1883. Cette nouvelle église fut dédiée aux apôtres Pierre et Paul.